Cette étude a été réalisée entre le 17 et le 25 septembre 2020, auprès de 1 200 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, ce qui permet une “lecture selon les tranches de patrimoines financiers”. Nous vous présentons ici les principaux résultats et enseignements.
Chaque année, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) produit et partage une vaste étude, qui a pour but de “suivre les évolutions des attitudes, opinions et comportements des épargnants en France”. L’AMF liste quatre objectifs pour cette étude :
Cerner les opinions et attitudes générales des français en matière d’épargne
Dresser un état des lieux actualisé des comportements d’épargne
Analyser la perception des placements financiers disponibles sur le marché
Approfondir l’image de la Bourse et des produits boursiers.
Quels sont les objectifs de l’épargne ?
Dans un premier temps, l’AMF s’est penchée sur les objectifs de l’épargne des Français. Elle dresse tout d’abord un indicateur du “moral” des épargnants.
Selon les résultats, les Français conservent une certaine confiance au sujet de l’évolution de leur situation économique et financière (pour les 12 prochains mois). 27 % des personnes interrogées se déclarent “confiantes” (29 % en 2019), dont 6 % de “très confiantes” (stable par rapport à 2019).
C’est surtout la part des personnes “inquiètes” qui a augmenté : de 31 % en 2019 à 35 % en 2020 : le contexte sanitaire et économique a certainement joué un rôle majeur dans cette hausse.
Quelles sont les raisons principales d’épargner en France ?
Selon l’étude de l’AMF, les 3 raisons majeures sont les suivantes :
Faire face à d’éventuelles dépenses imprévues (hors dépenses de santé) : 81 %
Mettre de l’argent de côté pour faire face au risque de perte d’autonomie plus tard : 78 %
Faire face à d’éventuelles dépenses de santé : 76 %
27 % des personnes interrogées se déclarent “confiantes” au sujet de l’évolution de leur situation économique et financière.
Ces raisons peuvent différer selon le patrimoine financier de chacun. Ainsi, faire face à d’éventuelles dépenses imprévues est la préoccupation première des ménages possédant un patrimoine inférieur à 10 000 € (85 %), alors que la préoccupation première des ménages possédant un patrimoine supérieur à 50 000 € est de faire face au risque de perte d’autonomie plus tard (82 %).
Il est également intéressant de noter que “préparer un projet professionnel” est la raison la moins invoquée pour justifier la constitution d’une épargne et ce, quel que soit le patrimoine financier.
Quelles sont les habitudes des épargnants en 2020 ?
L’AMF poursuit en s’intéressant aux habitudes d’épargne des Français. On apprend ainsi que 15 % des Français n’épargnent “jamais ou quasiment jamais” (- 2 points par rapport à 2019), 35 % épargnent “régulièrement” (+ 1 point par rapport à 2019) et 49 % déclarent épargner “occasionnellement” (+ 1 point par rapport à 2019).
La crise sanitaire a donc poussé davantage de personnes à épargner pour faire face aux imprévus, mais également à le faire de manière automatique : 54 % des épargnants réguliers ont programmé des virements automatiques vers leur épargne (+ 1 point par rapport à 2019).
En moyenne, les Français qui épargnent mettent 230 € de côté tous les mois (stable par rapport à 2019). On remarque dans l’étude que la part des épargnants qui mettent davantage que 230 € par mois de côté est en hausse (+ 2 points pour une épargne mensuelle comprise entre 300 et 499 €), alors que la part des épargnants qui met moins de 100 € de côté tous les mois a reculé (de 36 à 34 %).
C’est sans doute un effet des deux confinements : les Français ont moins dépensé et ont ainsi pu consacrer une part plus importante de leur revenu à leur épargne.
En moyenne, les Français qui épargnent mettent 230 € de côté tous les mois.
Enfin, l’étude montre que les épargnants ont moins touché à leur épargne sur les 12 derniers mois (- 6 points par rapport à 2019) et ont également moins l’intention d’y toucher sur les 12 prochains (- 4 points par rapport à 2019). Il semble donc pertinent d’affirmer que les Français sont de plus en plus prudents vis-à-vis de l’avenir, qui en raison de la crise sanitaire paraît incertain.
La Covid-19 a-t-elle eu un impact sur les habitudes d’épargne des Français ?
Il est indéniable que la crise de la Covid-19 a eu des effets importants sur les épargnants du monde entier. En France, c’est la “crainte de dépenses imprévues”, de santé en premier lieu, qui est renforcée par la crise sanitaire. L’AMF a mis en place un delta pour savoir si les préoccupations qui conduisent les Français à épargner ont été “plutôt affaiblies” ou “plutôt renforcées” par la crise sanitaire. Si le delta est positif, cela signifie que les préoccupations ont été renforcées. Voici les résultats de l’AMF :
Faire face à d’éventuelles dépenses de santé : + 20 %
Faire face à d’éventuelles dépenses imprévues (hors dépenses de santé) : + 6 %
Constituer un capital en vue d’un achat immobilier : – 6 %
Accroître votre patrimoine, le faire fructifier : – 7 %
Le résultat est finalement peu surprenant : les préoccupations des épargnants concernant la santé et les dépenses imprévues ont été considérablement renforcées. Le contexte économico-sanitaire est très incertain, les épargnants souhaitent donc parer à toute éventualité.
En revanche, les préoccupations concernant les projets d’avenir (achat immobilier, accroissement du patrimoine) sortent affaiblies de la crise sanitaire. Les épargnants adoptent une vision plus court-termiste, car le contexte est trop incertain pour mettre en place des plans à long terme.
Une exception notable cependant : le delta de la préoccupation “transmettre un héritage à vos proches” est positif (+ 2 %). Si les épargnants font des plans à long-terme, c’est donc plutôt pour leurs proches que pour eux-mêmes.
69 % des épargnants ont épargné pendant le confinement.
L’AMF a interrogé les épargnants sur leurs habitudes d’épargne, pendant et après le confinement. 69 % des épargnants ont épargné pendant le confinement, dont 39 % “autant que d’habitude” et 16 % “plus que d’habitude”. Après le confinement, 61 % des épargnants qui ont mis de l’argent de côté n’ont pas dépensé l’épargne constituée (32 % l’ont dépensé “en partie” et 6 % “totalement”). Enfin, 44 % des répondants ont déclaré que la crise de la Covid-19 les a incités à épargner “autant qu’avant”, et 18 % que la crise les a incités à épargner “plus qu’avant”.
Source :
Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises le 16 décembre 2020 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
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